Cultures numériques

1ère SEANCE WORKSHOP :

Découverte et test de la « recognition machine ».
Introduction au sujet autour de la reconnaissance faciale.
Recherches et analyses de nos données/ data ( via gmail, facebook…)
Cela nous a permis de savoir quelles données étaient compilées à propos de nous.
Visualisation d’une banque d’images tirée de l’époque coloniale sur les peuples méconnus, nouveaux. Souvent considérés comme ’sauvages’, ils étaient montrés, exposés dans l’objectif d’être "analysés" en vue de collecter des informations ethnologique, anthropologique mais aussi anthropométrique.

2ème SEANCE WORKSHOP :

Analyses d’images à partir de la banque d’images coloniales.

référence ; MV-RVA50-44

Ce document est une impression photo sur carton de dimensions 16,6 x 10,8 cm. Photo tirée de la série intitulée : Indiens d’Amérique du nord et du sud.
Sur cette dernière il nous est présenté deux jeunes filles amérindiennes/ aborigènes. « Culture laguna » : Laguna (lac) en espagnol, désigne un lac situé sur la réserve, il était à l’origine le seul lac de l’actuel état du Nouveau-Mexique, formé par un ancien barrage construit par le pueblo Laguna maintenant asséché. Laguna désigne aussi le peuple, il s’agissait d’une des tribus du sud-ouest des Etats-Unis.
En dessous de la photographie nous pouvons lire « 108-LULU. the balle of Laguna » puis sur le support cartonné, « Continent stéréoscopic Co. ».
Ce portrait photographique est le témoin de l’époque coloniale où l’on essayait de sauvegarder des traces, comprendre ces peuples étrangers sous des angles analytiques et anthropologiques.
On capturait des portraits ; symbole de l’inconnu, la découverte, l’étranger, le "sauvage" tout en essayant de les analyser pour émettre des classifications ou tenter d’organiser, de catégoriser ces humains inexplorés/ occultes jusqu’ici.
Cette approche est "dérangeante" car perçue et organisée par un point de vue ethnocentrique (européen).

2nd analyse d’image tirée de la banque d’images coloniales :

Cette photo est tirée de la collection « Justinus van Nassau-serie 16 », son format est de 18 par 24,9 cm. Elle date de la fin du 19e et du début 20e siècle ( 1880-1906). On peut la retrouver dans l’inventaire de l’Africa Museum sous la référence « RV-A78-51 » , collée sur un support en carton de dimensions 18 par 24,9 cm.
La photo présente un portrait de groupe de femmes originaires d’Asie du sud-est (Indonnésie), plus précisément de la province du Sumatera Barat.
Le groupe se compose de quatre femmes , dont deux debout à chaque extrémité puis deux assises au centre de l’image. Elles portent des habits traditionnels, c’est à dire des tuniques /robes et leurs cheveux sont voilés. Elles sont également pieds-nus et portent une multitude de foulards sur l’épaule qui semble précieux. La photo est en noir et blanc mais on peut supposer que leurs vêtements sont colorés et fabriqués de beaux tissus. Aucune des femmes ne sourient, leurs expressions restent graves et sérieuses.

Axes, mots clefs :/
– ethnologie,
– anthropologie,
– anthropométrie,
– sciences humaines et sociales,
– mieux comprendre l’homme, les civilisations, se mettre en perspective et être curieux de l’autre dans une idéologie humaniste,
– catégorisation, classification

Références :

1 -# --- Johann Kaspar Lavatter, théologien suisse
L’Art de connaître les hommes par la physionomie (1775-1778)
« Défiez-vous de l’homme qui trouve tout bien, de l’homme qui trouve tout mal, et encore plus de l’homme qui est indifférent à tout. »
// anthropomorphisme
//catégorisation anthropométrique
// attribution de caractères (-téristiques)

2 -# ---Alphonse Bertillon, criminologue français
fondateur du 1er laboratoire de police d’identification criminelle
créateur de l’anthropométrie judiciaire= « le Bertillonnage »= un système d’identification

3 -# ---Cesare Lombroso, médecin italien
// La physiognomonie (méthode fondée sur l’idée que l’observation de l’apparence physique d’une personne, traits du visage, peut donner un aperçu de son caractère ou de sa personnalité.

4 -# ---Claude Levi-Strauss, anthropologue et ethnologue français
https://www.youtube.com/watch?v=3Y9qxZUjiS8

5 -# ---Irving Penn, photographe américain

Série de photographie sur les corps de métiers et activités : "Small Trades ".
Photographies brutes, avec leurs outils/accessoires/ objets/ apparats/ et avec un fond photo particulier et récurrent.
Cette toile de fond permet de dégager la personne du contexte social qui est le sien afin d’isoler et d’attirer ainsi l’attention sur ce qu’elle est vraiment, mettre en valeur l’individu, l’extraire de l’anonymat.
// photographies coloniales

6 -# ---Exposition gaîté lyrique, "Aéroports / Ville-Monde"
Un terminal éphémère pour redécouvrir l’aéroport qui témoigne des enjeux du monde actuel.
https://gaite-lyrique.net/evenement/aeroports-ville-monde
// reconnaissance faciale

7 -# ---Xu bing, artiste contemporain chinois
L’artiste plasticien Xu Bing a réalisé un projet autour des caméras de surveillances qui envahissent les rues en Chine. L’anonymat en Asie paraît désormais impossible avec l’accroissement des technologies de reconnaissances faciales.
https://www.letemps.ch/culture/dragonfly-eyes-filme-28-000-cameras
https://info.arte.tv/fr/dragonfly-eyes-de-la-videosurveillance-au-cinema
https://www.youtube.com/watch?v=AuxgoNMqLFU

3ème SEANCE WORKSHOP

SUJET DE GROUPE

Développer un regard critique et personnel sur la reconnaissance faciale.

Lors de la troisième journée du workshop nous avons développé un projet en groupe au sujet de la reconnaissance faciale.
Après de nombreuses recherches sur le sujet, nous nous sommes davantage rendu compte de l’aspect nuisible, trop présent et malsain de cette technologie qui s’accroît et s’utilise de façon démesurée (à des fins juridiques, policiers, sécuritaires…)

Quelle est notre appréhension ?
Cette technologie ne serait-elle pas fortement menaçante ?
Faut-il tenter d’y échapper et comment ?

De la colonisation à la reconnaissance faciale..
Volonté de ranger, catégoriser, reconnaître et placer des mots, coller des étiquettes sur les humains à des fins (très) discutables.

Notre problématique :

Comment tricher, détourner, tromper la technologie pour y échapper et tenter de retrouver un anonymat possible.

Nous nous sommes alors intéressés à des moyens physiques d’échapper à la reconnaissance faciale, comment la détourner et par conséquent comment tromper la technologie. Nous nous sommes questionnés sur comment modifier son apparence physique pour réussir à tromper la machine.

Body modification ? textile ? grimage ? chirurgie esthétique ?

PDF de notre projet ;

Nous avons décidé d’utiliser la recognition machine (l’appareil de reconnaissance faciale mis à disposition par les intervenants) dans le but d’essayer de la tromper, de jouer des tours à la technologie et de comprendre son fonctionnement afin de trouver ses failles pour ainsi essayer d’échapper à cette surveillance permanente.
Nous avons essayé de nous grimer ou de faire appel à la modification corporelle face à la caméra.
Nous avons pu constater que certains tests de grimage fonctionnaient et que nous pouvions parfois réussir à déjouer la technologie de la reconnaissance faciale. Cette dernière assimile même parfois des visages à des « choses » non humaines, des objets…

Nous avons parfois réussi à tromper la machine en ce qui concerne le sexe, l’âge, les attitudes/ émotions et également en lui faisant reconnaître des visages dessinés, photocopiés, modifiés.
La machine nous détermine différents âges, genres et émotions de façons aléatoires, non conformes à la réalité.
Mais nous pouvons aussi affirmer que malgré cela, la reconnaissance faciale est une technologie de pointe, qui avance vite.
Il faudrait, très certainement, aller jusqu’à pratiquer la modification corporelle voire même la chirurgie esthétique si nous voulions réellement échapper à cette technologie pour tenter de retrouver, un jour peut-être, un anonymat possible. Le milieu de la mode et du textile sont aussi des domaines où ces questionnements (autour de l’anonymat et la pression de la reconnaissance faciale) sont apparus et sont d’ailleurs toujours d’actualité.

Pour ce projet nous nous sommes inspirés de ;

/ Cvdazzle "Camouflage from face détection", un projet qui propose une collection de camouflage pour la reconnaissance faciale.

/ Orlan, artiste plasticienne française,
body modification

/ Leo Selvaggio,
camouflage
https://next.liberation.fr/culture/2014/07/04/le-nouvel-age-du-camouflage_1057464

/ Simone C. Niquille,
collection Real Face Glamouflage

/ Adam Harvey,
travaux sur l’esthétique de l’anonymat et ses parures anti-drones

https://ahprojects.com/stealth-wear/