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Cultures numériques

Cours de Bachelor 1

NOS POCHES NOUS DEVOILENT

Gloria Scorier, Milan Robin, Victor Pierard, Kylian Vander Oost, Daphné Van Dessel, William Vander Avoort

Pour la seconde partie du premier quadrimestre, nous avons pu nous intéresser à la "Recognition Machine", connaître d’où elle tire sa source mais aussi jusqu’où elle peut aller aujourd’hui. Apeurés mais déterminés, nous avons réfléchi à la problématique.

Premier cours : les traces data

Après avoir eu un petit briefing sur ce qu’était une machine de reconnaissance faciale par le biais de test pour prendre les présences, nous nous sommes séparés en groupe et avons dû réfléchir à comment retrouver une trace, un indice, un message qui donne des informations (relevantes ou non) sur qui nous sommes.

La plupart des élèves s’est ruée sur un pc, un téléphone. Nous, on s’est demandé si ce que l’on possède matériellement dans nos poches pouvait être significatif de notre identité et à quelle point de vue. C’est ce que nous allons développer comme projet plus tard dans cet article.

Chaque composante compte, et l’idée de réorganiser le tout a immergé. Nous avons donc trié nos cartes, tickets, reçus, flyers... de manière formelle (droite) et informelle (gauche).

Ce premier cours a servi à poser les bases de ce qui allait se dérouler par la suite, de comprendre les enjeux de la reconnaissance faciale ainsi de d’essayer de la remanier à notre sauce.

"VIDER SON SAC"
origine de l’expression :
"Autrefois, dans les tribunaux, les dossiers étaient de simples feuilles de papier que l’on enroulait sur elles-mêmes. Pour les transporter facilement, il fallait utiliser des sacs. Chaque avocat avait le sien et arrivé devant le juge, il sortait un à un ses rouleaux et lisait chacun des arguments de sa plaidoirie. Autrement dit, il "vidait son sac". Aujourd’hui, cette expression est utilisée lorsqu’une personne dit tout ce qu’elle a sur le cœur, toutes les choses non dites qu’elle gardait jusque là pour elle."

Comme évoqué plus haut, nous avons donc vidé nos poches, vidé notre sac, sur la table en tentant d’apporter à cet inventaire quelque conclusion.
Pour commencer, nous nous sommes rendus compte de la quantité d’artistes qui se sont intéressés à ce procédé.
Parmi eux, la photographe Sarah Benton, qui a demandé à des femmes de révéler le contenu de leur sac à mains. De sortir chaque objet et le disposer soigneusement sur une surface plane. A la manière d’un inventaire, d’une typologie. Entre nature morte et tableau abstrait. Photographier l’ensemble à la verticale exacte. Renouveler l’opération sur des dizaines de sacs. Obtenir ainsi une sorte de lecture sociologique du sac à mains et de celles qui les possèdent. Toute une intimité parfois attendrissante étalée froidement sous l’objectif de l’appareil photo.
Sarah Benton aurait-elle inventé cette idée ? Pas vraiment puisque le groupe FlickR What’s in my handbag réunit 32000 membres autour d’un dispositif à peu près identique.

https://www.flickr.com/photos/jeremy_dennis/31292806777/in/pool-whats_in_your_bag/

Emilie Muller | Best Ever Short Film | Yvon Marciano - YouTube

Dans le même thème, le court métrage culte de Yvon Marciano "Emilie Muller" présente une jeune femme qui à l’occasion d’un casting dévoile l’entièreté de son sac. On peut s’imaginer que le responsable du casting fait faire cet exercice dans le but de mieux percer la personnalité des sujets. Il a alors accès non pas à ce que la personne veut mettre en avant d’elle même, mais ce qu’elle est profondément.

On peut également se pencher sur l’inventaire comme brique élémentaire du jeux-vidéo.
L’inventaire est par définition l’état, description et estimation des biens appartenant à quelqu’un, à une collectivité, ou situés dans un lieu déterminé.
Dans le cadre d’un loisir vidéoludique, c’est d’une part tout ce que la représentation du joueur peut transporter, et d’autre part, tout ce qu’il a trouvé pendant son parcours.

Pour conclure, et pour en revenir à la reconnaissance faciale, tous ces objets que l’on trouve dans sa poche, son sac, sont en effet un moyen d’identifier une personne. Mais contrairement aux logiciels et instruments de reconnaissance faciale, cette identification a pour but de témoigner non pas de l’enveloppe personnelle mais bien de la personnalité profonde de quelqu’un.
C’est donc un procédé bien plus précis et délicat, représentatif d’une face cachée de l’identité, un côté secret de soi, que l’on cache aux autres et parfois même à notre propre personne.

Par recognition machine, 7 janvier 2019