Rattrapage de aout 2023
Le rattrapage pour cours de cultures numériques est un travail à remettre pour le 22 aout. Il est basé sur la lecture de quelques textes autour de l’utilisation de IA, qui avait fait la base du rattrapage du quadri 2.
AI, Art et pédagogie
La trend est retombée comme un soufflet, mais les applications basées sur des IA sont là pour rester, en tous les cas une partie d’entre elles.
Pouvoir générer du texte et de l’image sur base d’un prompt et de méthodologies similaires va probablement devenir assez courant dans les prochaines années. Des services gratuits, payants, des formations aux outils et des services employés au quotidien vont se mettre en place, et refuser de les employer sera une posture impossible dans la plupart des cas.
Deux aspects nous intéressent dans ce cadre : l’impact de ces technologies sur la pédagogie et le secteur culturel.
La pédagogie
Si un écrit sur un sujet quelconque peut être écrit par une machine sur base d’un brief écrit en langage naturel (le fameux prompt, éventuellement complété de paramètres), à quoi sert donc d’apprendre quelque chose de "général" ? Pourquoi ne pas apprendre ce qui est directement applicable dans la vie pratique ? c’est une vraie question qui met à nu certains aspects sociologiques de l’école : en effet, ce qui est appris est parfois parfaitement arbitraire, et déterminé la reproduction des positions sociales de tous, plutôt que des outils nécessaires à l’émancipation de chacun.
Le secteur culturel
Plutôt que de parler d’art et de gros mots généraux, il est intéressant de réfléchir aux conséquences sur les pratiques et l’économie du milieu culturel. Quel travail pour qui ? Oublions le fantasmatique "Plus besoin d’artistes, les IA peuvent tout faire" et regardons le marché du travail : Illustrateurs, graphistes, musiciens de studio, retoucheurs, spécialistes des effets spéciaux, animateurs : un ensemble de tâches techniques peuvent recevoir l’assistance d’outils informatiques.
La question des Bullshit jobs posée par David Graeber en 2013 devient d’autant plus cruciale. L’automatisation de tâches promettait, dans le rêve des années 50, de débarrasser l’humanité du travail, et faire advenir un monde de loisir. Or en 2023, on nous demande au contraire de travailler plus longtemps, et les maladies liées au travail (burnout, boreout, etc.) se multiplient. Le secteur culturel est d’autant plus victime de ce problème qu’il est souvent peuplé de "Métiers passions"
Travail à remettre : Un exemple et un texte
Le travail à remettre sera d’un équivalent de 2 à 3 pages A4 avec une ou plusieurs illustrations de votre choix. L’artiste n’a pas à être connu, par contre identifiez-le.
Trouver un exemple d’application actuelle dans le secteur culturel (au sens large) qui utilise les outils IA pour la (co)création de contenu.
Le prendre comme base. Dans un premier temps vous allez le documenter : qu’est-ce que c’est, qui l’a produit, comment il a été (probablement) produit.
Émettez ensuite un avis critique : quelle est la qualité spécifique de ce travail, les critiques à relever, en quoi ça amène quelque chose de nouveau d’un point de vue plastique, narratif, conceptuel, etc.
Faites une connexion entre ce contenu et une référence qui a été proposée ci-dessus, ou un autre article/podcast/vidéo que vous avez consulté sur le sujet.
Signalez la source de vos illustrations et référencez vos contenus et sources.
Si vous employez une intelligence artificielle pour (co)écrire votre rendu, signalez-le et placez le prompt de vos demandes dans votre rendu.
Ce travail doit être rendu pour le 22 aout sur la boite mail de Stéphane Noël.
Les références à consulter
Bullshit jobs, une interview de David Graeber sur France Culture
Anthropologue anarchiste, Graeber s’est rendu célèbre avec ce livre qui constate que le modèle capitaliste, censé produire de l’efficacité, a en fait multiplié les jobs sans le moindre intérêt, qui sont inutiles et donnent à ceux qui les occupent un sentiment délétère d’inutilité.
https://www.youtube.com/watch?v=y-G7461XhMs
Impact de l’IA sur l’enseignement supérieur : est-on face à un changement de paradigme ?
Une table ronde sur la pédagogie et les IA, un peu formel et plan plan mais pas inintéressant sur le flip et le non-flip du milieu universitaire.
https://www.youtube.com/watch?v=I3mcqNFrW0g
The Tragedy of AI Art
Une courte analyse vidéo youtube sur un pub entièrement créée par IA.
https://www.youtube.com/watch?v=fQs0GwIlEKM
On a analysé AI de Spielberg avec une IA !
Un essai de critique de film assisté par IA, sur le channel Calmos, dédiée à la comédie et au cinéma.
https://www.youtube.com/watch?v=vxXq5_G206Y
Notre usage de l’IA : ce à quoi Usbek & Rica s’engage
La revue en ligne Usbek & Rica définit l’éthique de son utilisation future des intelligence artificiellement pour le production de contenus.
https://usbeketrica.com/fr/article/notre-usage-de-l-ia-ce-a-quoi-usbek-rica-s-engage
Tout ne passe pas par l’image
Entretien avec Peggy Pierrot et Stéphane Noël sur le site de Agir par la culture, où l’on parle d’utilisation d’images générées par IA dans le secteur culturel.
https://www.agirparlaculture.be/tout-ne-passe-pas-par-limage/
Levi’s va utiliser une IA pour générer des « mannequins virtuels » au nom de la diversité
La marque de vêtements Levi’s a noué un partenariat avec le studio Lalaland.ai pour générer des « mannequins virtuels » à l’aide d’une intelligence artificielle, dans le but de diversifier le profil de ses modèles. À peine annoncée, cette collaboration fait déjà polémique.
Lire l’article sur Usbek & Rica
Et si les filtres Instagram avaient préparé le terrain à la diffusion des IA ?
Pour Chem Assayag, fidèle lecteur d’Usbek & Rica et Senior VP chez Orange, c’est bien le non-réalisme des représentations humaines sur Internet qui aurait préparé le terrain à l’acceptation sociale des IA. Une théorie qui prend le contrepied de la crainte générée actuellement par l’essor des deepfakes…
Lire l’article sur Usbek & Rica
Casilli : en attendant les robots
Une conférence au Point Culture de Antonio Casilli, sur le travail du clic, la prophétie de la "fin du travail".
Voir la conférence sur Youtube
Derrière la magie ChatGPT, des travailleureuses kényan.nes exploité.es
Une enquête du Time révèle que pour rendre ChatGPT moins toxique, son créateur OpenAI a eu recours à un sous-traitant exploitant des travailleureuses kényan.nes rémunéré.es moins de deux dollars l’heure.
Lire l’article sur Frandroid
La fausse promesse de ChatGPT
Traduction de l’article des Dr. Noam Chomsky, Ian Roberts et Jeffrey Watumull du 8 mars 2023 paru dans le New York Times
(Traduction en français par ChatGPT)
Lire le texte sur stefets.com
Illustration : Petr Válek