Des alternatives aux services dominants
Depuis des années, des développeurs et artistes tentent des contre-propositions à notre univers numériques réduits à quelques grosses boites majoritairement nord-américaines.
La tyrannie de la commodité est une des raisons qui freinent pourtant leur usage.
Quelques services
Du côté des gros projets, on trouve évidemment Wikipedia, la Mozilla Fondation, le serveur Apache, Wordpress et Linux bien sûr, parmi les plus connus, mais encore d’autre comme nextcloud, un cloud personnel. Des projets animés par la volonté de rendre disponibles des technologies sûres. La méthode principale pour garantir les droits de l’utilisateur est de de rendre le code source accessible, ce qui permet à tous (ceux qui savent lire le code du moins) de contrôler les actions du programme, et librement de modifier ce code.
Open street Maps est une solution alternative à Google Map, basé sur la communauté.
"Une enquête a été menée au sein du laboratoire PASSAGES (UMR 5319) du CNRS dans le cadre du projet scientifique ECCE Carto entre 2014 à 2017 pour étudier la communauté OSM en France14. D’après ses résultats, le contributeur-type d’une communauté OSM (éventuellement territorialisée) est masculin et trentenaire, doté d’un niveau de diplôme élevé, plutôt cadre et « évoluant entre informatique et territoires », avec un « intérêt marqué et renforcé pour les cartes ». Il est volontiers collaboratif et ouvert « sur le Monde et sur du monde… »15. Plus précisément, pour 298 réponses obtenues, 88 % des répondants sont des hommes (chez les plus jeunes contributeurs la part homme/femme est un peu plus équilibrée, mais les contributeurs de 27 à 39 ans sont presque tous des hommes), la moyenne d’âge du contributeur est de 38 ans et 58 % des répondants ont un niveau master ou supérieur ; 31 % sont ingénieurs dans le secteur privé et 41 % dans la fonction publique. "
Scuttlebutt avec son sympathique petit bernard l’hermite, Quelques trucs intéressants :
– le créateur vit sur un bateau - c’est construit autour de l’idée qu’on n’est pas en permanence connecté et mis à jour
– c’est un projet open source, qui vit sur base de dons et "subsides" divers, redistribués entre les différents contributeurs
– les propositions de changements et nouvelles features sont discutés au sein de la communauté : collaborators not consumers()
– ils préfèrent une croissance lente que de tenter de convertir tout le monde à scuttlebutt, et préfèrent donc aussi éviter de mettre le focus sur la commodité
"We want Scuttlebutt to be a safe cozy place"
Il y a aussi le client mobile
En résumé : https://www.scuttlebutt.nz/principles/
Dans le même genre on trouve aussi le fediverse - des alternatives à Twitter (Mastodon/Pleroma), Instagram (Pixelfed), Youtube (Peertube) qui tournent sur des serveurs entièrement bénévoles, nourris par des dons, ou complètement personnels. C’est important d’ajouter que l’ensemble des serveurs forme un seul grand réseau social, et que chaque serveur est libre de mettre en place ses propres règles de modération (jusqu’à l’absurde, comme https://oulipo.social/public où on ne peut pas utiliser la lettre "e" ;))
Ces projets donnent lieu à des forks comme https://github.com/hometown-fork/hometown/wiki qui permet, tout en fédérant, d’aussi partager des contenus qui restent locaux au serveur (donc pas fédérés) - autour d’un petit groupe d’amis par exemple
Et bon après des exemple y’en a des tonnes, entre Matrix pour du chat distribué (à la mastodon, donc) ou Cabal pour du chat P2P.
Pas du tout open source, et produit par une boîte dans laquelle Verizon a investi, mais néanmoins intéressant : Firechat une app de chat décentralisée, par bluetooth & wifi, non-censurable (donc populaire à Hong-Kong ces derniers temps)
Quelques projets qui seraient de l’ordre de l’équivalent numérique du slow food :
– hardlyeverything est une sorte d’agrégateur, qui ne s’update qu’une fois par jour, et pour lequel on peut spécifier par feed une période de repos - par exemple je ne veux des updates de l’instagram de Trucmuche que toutes les deux semaines
– platforms.fyi est un thread fictionnel sur un réseau social fictionnel qui imagine un réseau anti-viral, où l’audience d’un post serait limité : "Maybe… the same algorithms that presently identify popular messages and promote them could have the opposite effect, like those circuit breakers in stock exchanges. They could be wired to the brakes instead of the gas.")
On peut carrément aller jusqu’au hardware avec des projets comme le blaspberry, un téléphone en open hardware.
Du open hardware, d’ailleurs, oil y en a aussi avec des projets comme Arduino ou Raspberry PI.
Mame est un émulateur de vieux jeux vidéos, très vieux projet (1997) maintenu par une communauté autour de son auteur. Projet discret mais tenace dont le but est de permettre l’accès a des jeux développés sur des machines qui n’existent plus que dans les musées.
Des trucs qui dérapent de façon plus ou moins contrôlée
Collecter des données est facile, que ce soit les formulaires remplis par les utilisateurs ou l’enregistrement des données échangées ou capturées sur leur activité (géolocalisation, achats, etc.). Mais lorsque ces données sont volées, ça pose des problèmes : qui est responsables, qu’est ce qui en sera fait ?
Ici une liste de brèches de sécurités qui ont donné lieu à des vols de données, et il y en a un paquet.
Et choses liées... Facebook & Cambridge Analytica, Facebook & états
– New Documents Show That Facebook Has Never Deserved Your Trust
– Facebook admits : governments exploited us to spread propaganda
Quelques cas où les compagnies ont dit "non on ne lit pas ça, on n’a pas accès à ça, on n’écoute pas ça" et puis finalement oui
– Amazon admits employees listen to Alexa conversations
– Former Yahoo engineer pleads guilty to searching 6,000 user accounts for nudes
En résumé : Les atteintes à la vie privée constituent un risque différé !
Something is wrong on the internet de James Bridle :
le ton est curieusement mélodramatique pour James Bridle, mais il tente de pointer les failles d’un système de suggestion (youtube) qui repose uniquement sur les algorithmes et avec peu ou pas de modération humaine // et comment certains tentent d’exploiter ou de manipuler cette faille en générant (avec d’autres algorithmes) du contenu qui sera bien placé dans les listes de suggestion.
– Derrière l’intelligence artificielle, il y a souvent des humains sous-payés : ’A white-collar sweatshop’ : Google Assistant contractors allege wage theft
et le classique
Cf le boulot de Sebastian Schmieg : https://vimeo.com/222496000
Casilli, chercheur français à propos des humains sous-payés dans la nouvelle économie en ligne :
L’obligation d’utiliser son "vrai nom", qui pose plus de problème qu’elle n’en résoud https://coralproject.net/blog/the-real-name-fallacy/
Également comment la géolocalisation peut se retourner contre ses utilisateurs https://www.csoonline.com/article/2604777/grindr-vulnerability-places-men-in-harms-way.html
"Given that the geo-location data was extremely accurate (showing users as close as < 1 ft.), and the laws in Egypt force the LGBT community to remain hidden, authorities used Grindr’s data to target small gatherings and parties and arrest those present for "indecent behavior." "
Bitcoin, devenu objet spéculatif et désastre environnemental ? ;)