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Cultures numériques

Cours de Bachelor 1

Introduction du cours 2021-2022

Cultures numériques ?

Qu’est-ce que ce cours ?

Le cours Cultures numériques est une boîte à outils en 2 parties, constituée de cours théoriques et d’ateliers pratiques. Les cours théoriques sont communs à l’ensemble des étudiants. Il se donne le lundi fin de journée, de manière concentrée mais pas sur l’ensemble des deux quadrimestres. Les dates des cours se trouvent sur le site.

Le cours entend mettre en relation les technologies numériques avec des pratiques artistiques. Il est habituellement en partie théorique et en pratique pratique (workshop) mais cette année il sera probablement centré sous la forme d’un séminaire.

Ce site est dédié au cours et contient l’ensemble des informations au suivi du cours, retenez donc son adresse :
http://culturesnumeriques.erg.be

Ce cours est obligatoire, les cotes sont basées sur les présences aux cours et deux épreuves théoriques en fin de quadrimestre.

> Lucille

#blockchain #bitcoin mining #nft

https://www.rtbf.be/culture/dossier/chroniques-culture/detail_une-oeuvre-numerique-vendue-69-3-millions-de-dollars-chez-christie-s-un-record?id=10717557

Les femmes et les artistes s’identifiant à des femmes ont participé à l’expérimentation et au développement des possibilités créatives de la technologie blockchain depuis le début : les œuvres conceptuellement denses et ironiques de Rhea Myers depuis 2014 ; "Plantoid" (2015) de Primavera de Fillippi ; "Bitchcoin" (2017) de Sarah Meyohas ; "ClickMine" (2017) de Sarah Friend ; "Mosaic Virus" (2018) et "Bloemenveiling" (2019) d’Anna Ridler…
https://hyperallergic.com/652667/how-women-artists-have-been-marginalized-in-the-blockchain-discourse/

Bitchcoin - Sarah Meyohas

Précédant de cinq mois le lancement d’Ethereum, Sarah Meyohas a publié en février 2015 la première tokenisation de l’art sur blockchain : Bitchcoin, en proposant trois concepts qui ne sont envisagés sérieusement qu’aujourd’hui : l’utilisation de la blockchain pour suivre la propriété des œuvres d’art, la propriété fractionnée publique des œuvres d’art et la blockchain elle-même en tant que support.

Six ans plus tard, l’artiste a fait migrer le Bitchcoin de sa chaîne native vers Ethereum en choisissant de garantir chaque Bitchcoin par un pétale de rose pressé unique.

Cette série de Bitchcoins est reliée au projet Cloud of Petals (2017) qui explore l’avenir du travail face à l’automatisation et pèse le paradoxe des évaluations subjectives de la beauté. Meyohas a employé 16 travailleurs masculins pour un rituel de collecte de données dans l’ancien centre de R&D des Laboratoires Bell. Les hommes ont méticuleusement cueilli, préservé et photographié 100 000 pétales de rose afin d’amasser un ensemble de données pour une intelligence artificielle capable de produire algorithmiquement de nouveaux pétales uniques à l’infini. Injectant la subjectivité humaine dans l’équation, les travailleurs ont mis de côté un pétale par rose qu’ils considéraient comme le plus beau, créant ainsi une taxonomie de la valeur esthétique individuelle.
https://www.wired.com/2015/02/bitchcoin/

$HT Coin - Cassils

“Your art ain’t worth shit.
Mine is.”

 White Male Artist

CASSILS est artiste transgenre qui font de leur propre corps le matériau et le protagoniste de leurs performances.
En mai 1961, l’artiste Piero Manzoni a mis sa merde en boîte pour la vendre. Appelées en italien Merda d’artista, les boîtes de conserve étaient à l’origine vendues leur poids en or (37 $). En août 2016, une boîte s’est vendue pour un nouveau record de 275 000 € (plus de 330 000 $) lors d’une vente aux enchères d’art à Milan. Aujourd’hui, 60 ans plus tard, Cassils met leur merde en boîte sous la forme d’un NFT. Appelée $HT Coin, cette performance durable se déroule du 1er au 30 juillet 2021. Chaque jour, Cassils mange une série de repas basés sur les régimes alimentaires des artistes contemporains (hommes blancs) ayant le plus de succès financier. La collection de boîtes de conserve est mise aux enchères à un prix de départ de 30 grammes d’or.
Cassils donne 10 % de toutes les ventes générées par les $HT Coin pour créer un fonds pour les artistes visuels BIPOC trans et non binaires, soutenu par For Freedoms.
Pour compenser les émissions carbone, Cassils a calculé le coût de l’empreinte carbone de la frappe de 33 NFT (soit l’équivalent de 15 000 miles parcourus par une voiture) et verse un équivalent au Solitary Gardens de l’artiste Jackie Sumell, qui transforme les cellules d’isolement en parterres jardinés. Les contenus sont conçus par des prisonniers purgeant leur peine en isolement et jardinés par des mandataires extérieurs.
https://whitemaleartist.com/

La police malaisienne détruit des machines à miner les bitcoins d’une valeur de $1,25 million à l’aide d’un rouleau compresseur

Les autorités malaisiennes ont écrasé au rouleau compresseur des machines à extraire des bitcoins d’une valeur de 5,3 millions de ringgit (1,25 million $). Les appareils ont été saisis lors de descentes de police entre février et avril 2021. Selon la police, les raids sont intervenus après que huit mineurs de crypto-monnaies auraient volé pour 2 millions US$ d’électricité pour alimenter les appareils de minage de crypto-monnaies.
https://www.youtube.com/watch?v=X-XWLup6yHw

https://diversenft.art
DiverseNftArt, un collectif cofondé en mars 2021 par Amelie Maia et Taís Koshino, soutient et nourrit la diversité et l’inclusivité dans l’espace artistique NFT en partageant et amplifiant les voix des femmes, des artistes non-binaires, LGBTQIA+ et BIPOC et leurs créations NFT.
https://www.globaldigitalfutures.com/journal/nft-digital-art

NYC man sells fart for $85, cashing in on NFT craze

Alex Ramírez-Mallis, un réalisateur de Brooklyn se moque de l’engouement pour les jetons non fongibles (NFT) et tente d’en tirer profit en vendant un an de clips audio de pets enregistrés en quarantaine avec ses amis sur whatsapp.
https://flatulence.space/ > audio
https://nypost.com/2021/03/18/nyc-man-sells-fart-for-85-cashing-in-on-nft-craze/

#deepfake

deepfake geography - Bo Zhao & team

Le terme "deepfake" a pénétré le vocabulaire du XXIe siècle, principalement en relation avec les vidéos qui remplacent de manière convaincante la ressemblance d’une personne par celle d’une autre. Il s’agit souvent d’insérer des célébrités dans des visuels pornographiques ou de montrer des dirigeant.es mondiales tenant des propos qu’iels n’ont jamais tenus.
Mais toute personne disposant du savoir-faire nécessaire peut également utiliser des stratégies d’intelligence artificielle similaires pour fabriquer des images satellite, une pratique connue sous le nom de "deepfake geography", pour des usages malveillants. …
Zhao Bo et ses collègues ont commencé par une carte de Tacoma, dans l’État de Washington, puis y ont transféré les motifs visuels de Seattle et de Pékin. Bien entendu, ces hybrides n’existent nulle part dans le monde, mais semblent aussi légitimes que les images satellites authentiques dont ils sont dérivés. ...
Les mêmes tactiques d’apprentissage automatique permettent par ailleurs d’améliorer la résolution des images, de combler les lacunes d’une série de photos nécessaires à la modélisation du changement climatique, ou de rationaliser le processus de cartographie, qui nécessite toujours une supervision humaine importante.
https://www.discovermagazine.com/technology/experts-are-worried-about-deepfake-geography

Des gens louent leur visage pour devenir des clones de marketing

Pour créer un personnage, la firme Hour One utilise une caméra 4K haute résolution pour filmer une personne qui parle et réalise différentes expressions faciales devant un écran vert. Et c’est tout pour la partie humaine de la performance. En branchant les données obtenues sur un logiciel d’IA qui fonctionne de manière similaire à la technologie deepfake, Hour One peut générer une quantité infinie de séquences de cette personne disant ce qu’elle veut, dans n’importe quelle langue.
En supprimant le besoin d’équipes de tournage, de techniciens de studio et - sauf pour quelques minutes - d’acteurices, la technologie de Hour One est une aubaine pour les entreprises qui souhaitent développer la production vidéo, même si elle offre un peu d’argent facile à une poignée de personnes. Mais certain.es sont troublé.es par les implications pour l’avenir du travail.
https://www.technologyreview.com/2021/08/27/1033879/people-hiring-faces-work-deepfake-ai-marketing-clones

#metaverse

Le métaverse, de la dystopie à la réalité

L’une des pires dystopies des romans de science fiction est en passe de devenir réalité. Êtes-vous prêt à plonger dans l’ère du métaverse ? Un univers parallèle entièrement virtuel que développent les géants du web. Il permettra à chaque individu de mener une seconde vie numérique à l’aide d’un avatar.
https://www.franceculture.fr/numerique/le-metaverse-de-la-dystopie-a-la-realite

VR Dreams Of The Jaguar’s Daughter - Alfredo Salazar-Caro

Alfredo Salazar-Caro, artiste (Mexico - New York) codirige le Museum of Digital Art axé sur la RV, expose Achik’ Mask 1. Basé sur un scan du visage d’un jaguar sur une urne maya, cette impression 3D est transformée en sculpture de bronze. Le masque de jaguar est vendu avec trois NFT animés de Salazar-Caro, qui présentent cette même figure flottant dans des paysages désertiques.
Le masque est également présent dans le documentaire VR Dreams Of The Jaguar’s Daughter de Salazar-Caro, dans lequel les spectateurices sont guidé.es par Achik’, l’esprit d’une jeune Maya, à travers les souvenirs oniriques de son voyage de la jungle du Guatemala au désert de l’Arizona. On peut donc dire que cette figure de jaguar jette un pont entre les domaines spirituel et terrestre, ainsi qu’entre le virtuel et le tangible.
https://www.1stdibs.com/introspective-magazine/katie-peyton-hofstadter-nft-art/
https://www.1stdibs.com/nft/art/achik-desert-iii/id-n_qUd0EE1395/

#activismes #surveillances

the uncensored library - reporters sans frontières - minecraft

Dans de nombreux pays, les sites web, les médias sociaux et les blogs sont contrôlés par des dirigeants oppressifs. Les jeunes, en particulier, sont contraints de grandir dans des systèmes où leur opinion est fortement manipulée par des campagnes de désinformation gouvernementales. Mais même là où presque tous les médias sont bloqués ou contrôlés, le jeu vidéo le plus populaire au monde reste accessible. Reporters sans frontières (RSF) utilise cette faille pour contourner la censure d’Internet et ramener la vérité - dans Minecraft.
https://www.uncensoredlibrary.com/en

Transborder Immigrant Tool - Electronic Disturbance Theater (EDT) 2.0/b.a.n.g lab
Electronic Disturbance Theater (EDT) 2.0/b.a.n.g. lab publie en 2007 la première itération du Transborder Immigrant Tool, une technologie de téléphonie mobile qui fournit de la poésie aux immigrant.es traversant la frontière entre les États-Unis et le Mexique tout en les conduisant à des caches d’eau dans le désert du sud de la Californie. En 2010, le projet a suscité une vive controverse sur la scène politique américaine et les artistes d’EDT/b.a.n.g. lab ont fait l’objet d’une enquête de la part de trois membres républicains du Congrès, du bureau des cybercrimes du FBI et de l’université de Californie à San Diego (UCSD), où Ricardo Dominguez, cofondateur d’EDT (avec Brett Stalbaum) et chercheur principal de b.a.n.g. lab, est professeur associé au département des arts visuels.
https://hyperallergic.com/54678/poetry-immigration-and-the-fbi-the-transborder-immigrant-tool/

technopolice.be
La carte du contrôle social présente les dispositifs de contrôle social présents à Bruxelles et dans ses environs. Cette carte est une initiative de Technopolice Belgique.

Un TikToker crée un script pour inonder le site de dénonciation de l’avortement au Texas avec de fausses informations

https://www.vice.com/en/article/z3x9ba/tiktok-texas-abortion-law-bot-site-ios-shortcut

Il n’y aura plus de nuit - Éléonore Weber

Pendant des jours entiers, la réalisatrice et metteuse en scène Éléonore Weber a écumé YouTube, Dailymotion ou les sites spécialisés militaires américains, à la recherche d’images abandonnées sur le web, vestiges numériques des nouvelles guerres modernes. Cet agglomérat d’images de traques, d’explosions et de meurtres, ponctuées uniquement par les ordres des militaires à leurs collègues de faire feu, ont donné naissance au stupéfiant film documentaire Il n’y aura plus de nuit.
https://www.youtube.com/watch?v=4oKq3ZABrM4
http://www.slate.fr/story/210362/filmer-tuer-eleonore-weber-guerre-chirurgicale-drone-frappe-surveillance-documentaire

Spot’s Rampage - collectif MSCHF

Le collectif MSCHF a permis à des personnes du monde entier de se connecter à son site web et de prendre le contrôle d’un robot Boston Dynamics Spot équipé d’un pistolet de paintball. L’opération intitulée "Spot’s Rampage" prend pour départ le robot Spot, qui a fait l’objet d’innombrables vidéos virales où il apparaît mignon et inoffensif, et tend à révéler son potentiel de machine à tuer.
https://www.vice.com/en/article/y3gjxw/boston-dynamics-spot-mschf-robot-dog
https://www.youtube.com/watch?v=MoeHLzjfUGI

#intelligence artificielle #ia

Le premier brevet mondial accordé à une invention réalisée par une IA pourrait avoir des répercussions sismiques sur le droit de la propriété intellectuelle
Les responsables de la propriété intellectuelle (PI) en Afrique du Sud sont entré.es dans l’histoire en prenant la décision historique d’accorder un brevet désignant une intelligence artificielle (IA) comme inventrice. Le brevet, qui a été déposé par une équipe internationale d’avocat.es et de chercheureuses dirigée par Ryan Abbott, professeur de droit et de sciences de la santé à l’université du Surrey, porte sur un récipient alimentaire basé sur la géométrie fractale. Ce récipient a été conçu et créé par une IA appelée DABUS ("device for the autonomous bootstrapping of unified sentience").
https://www.surrey.ac.uk/news/worlds-first-patent-awarded-invention-made-ai-could-have-seismic-implications-ip-law

Police prédictive
La police de Santa Cruz, en Californie (USA), a entamé une expérience consistant à utiliser un algorithme qui prévoit quand et où certains crimes vont être commis, et permet d’envoyer des policièr.es sur le terrain avant même que ces crimes ne soient commis.
https://gppreview.com/2021/06/01/perils-predictive-policing/
https://www.ensp.interieur.gouv.fr/content/download/17076/148309/file/Police_predictive_Programme_18012018.pdf

Pour la première fois, un drone autonome armé a "chassé" des humains sans commandement
Un rapport récent de l’ONU révèle qu’un drone autonome pourrait avoir chassé et attaqué des humains sans commande humaine en Libye en mars 2020. Le KARGU est un drone d’attaque à hélice conçu pour les guerres asymétriques ou les opérations antiterroristes. Selon les fabricants, il peut être utilisé efficacement contre des cibles statiques ou mobiles grâce à ses capacités de traitement d’images en temps réel et à ses algorithmes d’apprentissage automatique intégrés à la plateforme.
On craint notamment que les algorithmes d’IA utilisés par les robots ne soient pas assez robustes ou qu’ils soient formés sur des ensembles de données présentant des failles. Outre le fait que les erreurs sont possibles (comme dans le cas d’une Tesla qui fait une embardée sur la route), il existe d’innombrables exemples de biais dans les technologies d’apprentissage automatique, de la reconnaissance faciale qui ne reconnaît pas les teintes de peau non blanches aux caméras qui disent aux Asiatiques d’arrêter de cligner des yeux, en passant par les distributeurs de savon racistes qui ne vous donnent pas de savon si vous êtes noir et les voitures autonomes qui sont plus susceptibles de vous écraser si vous n’êtes pas blanc.
https://www.iflscience.com/technology/an-autonomous-weaponized-drone-hunted-down-humans-without-command-for-first-time/
https://www.youtube.com/watch?v=9HCDQwRdk20

#reconnaissance faciale

Queering the Dataset - Jake Elwes

On sait que l’intelligence artificielle reproduit les préjugés sexistes et raciaux de ses ingénieurs. Dans Queering the Dataset, l’artiste Jake Elwes pirate la technologie de reconnaissance faciale pour demander si l’IA peut être utilisée pour explorer et célébrer les identités queer, au lieu de les marginaliser.
https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/photography/zizi-queering-dataset-ai-drag-jake-elwes-b1876396.html
https://www.youtube.com/watch?v=RDRIllym7Zk

Oeuvres contre la détection faciale

Actuellement au cœur du débat, la reconnaissance faciale qui intéresse les autorités à des fins de surveillance questionne de plus en plus les artistes. Masques, coiffures, bijoux, casquettes, maquillage… iels sont nombreu.ses à développer des œuvres prototypes censées « armer » les citoyens contre la détection faciale, certain.es se plongeant dans un processus comparable à celui de la recherche et du développement : « look book camouflage » du chercheur Adam Harvey, bijoux de visage de la designer polonaise Ewa Nowak...

https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/comment-artistes-alertent-reconnaissance-faciale/

En 2017, cinq étudiants en design de l’école des arts d’Utrecht (NL), Jing-Cai Liu, Sanne Weekers, Joppe Besseling, Jip van Leeuwenstein et Marcel Coufreur ont conçu des produits conceptuels ayant pour but de préserver l’anonymat dans un monde fictif et futuriste où la reconnaissance des visages est très répandue.
> vidéo (2mn15)
Dernièrement, le wearable face projector de Jing-Cai Liu a été utilisé lors de la manifestation de Hong Kong. Jing-Cai Liu et les autres membres du projet de design tiennent à affirmer clairement qu’ils n’ont eu aucune intention politique avec leurs œuvres, ni à l’époque, ni aujourd’hui. Ils tiennent également à préciser que la plupart de leurs œuvres ne sont que des concepts non aboutis et qu’ils n’ont aucun intérêt à fabriquer ces produits.
https://www.youtube.com/watch?v=D1Thmz61sho

#data

Si les données avaient aussi des funérailles ?
Si nous sommes sur le point de devenir cette civilisation numérique, et si les funérailles sont considérées par les anthropologues comme l’un des fondements d’une civilisation, nous devrons peut-être imaginer des funérailles pour nos précieuses données. Cependant, accordons-nous suffisamment de valeur à nos données pour accorder des funérailles à ces traces de notre vie, autrefois chères, lorsqu’elles auront disparu ? Et auront-elles vraiment disparu ?

Data Funerals explore et questionne notre relation à la fragilité des données, qu’elles soient personnelles ou non, à travers une œuvre de design fiction. Cette série de rituels spéculatifs et de scénarios du futur proche explore la manière dont nous pourrions - aujourd’hui et demain - prédire, conjurer, pleurer, faire le deuil, nous souvenir de la disparition de nos données et de la décomposition de leurs corps en silicium.
http://www.datafunerals.com/

#on line videos

Une vie en boîte, The Life of C.B. - L’artiste Christian Boltanski filmé 24h/24 jusqu’à la mort
L’artiste français Christian Boltanski a vendu sa vie en viager en 2009 à David Walsh, le fondateur du musée MONA (Museum of Old and New Art) à Hobart, au sud de la Tasmanie. Celui-ci souhaite acquérir une œuvre de l’artiste français qu’il admire. Le Tasmanien a bâti sa fortune en jouant. Doté d’une capacité de calcul mental prodigieuse, il est vite devenu la bête noire des casinos. À tel point qu’il en est interdit depuis de nombreuses années. L’homme se targue d’ailleurs de n’avoir jamais raté un pari. Ce qui pousse Boltanski a lui en proposer un : plutôt que de lui payer son œuvre, Walsh lui achète sa vie en viager.
Les termes du contrat sont simples. À partir du 1er janvier 2010, 4 caméras filment la vie de l’artiste en direct et en permanence jusqu’à sa mort en échange d’une rente mensuelle. Si Boltanski meurt dans les 8 ans, Walsh est propriétaire de l’œuvre qu’il convoite et est gagnant (l’homme parie que l’artiste meurt en 2018). Si le plasticien survit au-delà de 8 ans, Walsh perd alors de l’argent. Et donc son pari.
https://www.viagerbel.be/un-artiste-francais-vend-sa-vie-en-viager/

La professeur d’exercice physique Khing Hnin Wai semble avoir filmé sans le vouloir le coup d’État au Myanmar #viral

https://www.theguardian.com/world/2021/feb/02/exercise-instructor-appears-to-unwittingly-capture-myanmar-coup-in-dance-video
https://www.youtube.com/watch?v=WKovRFM3J6c

#hardware

Incendie des serveurs cloud d’OVH

D’après une analyse de Netcraft, spécialiste anglais du monitoring d’Internet, environ 3,6 millions de serveurs HTTP représentant 464 000 noms de domaines, et 18 % des IP attribuées à OVH, ne répondaient plus le 10 mars entre 7h et 8h du matin (dont de nombreux services publics).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_du_centre_de_donn%C3%A9es_d%27OVHcloud_%C3%A0_Strasbourg

Mining The Skies - Bethany Rigby
Exposée à la 17e exposition internationale d’architecture de Venise, Mining the Skies est une collection d’échantillons de roches et de minéraux extra-terrestres. Les échantillons ont été choisis après des discussions avec des scientifiques planétaires de l’Agence spatiale européenne et des sociétés minières commerciales telles que l’Asteroid Mining Corporation.

Les échantillons sont disposés sur des trajectoires orbitales en morse qui sont des extraits codés du Traité sur l’espace extra-atmosphérique, du Traité sur la Lune et du US Space Act relatifs à l’extraction des ressources.
https://www.e-flux.com/announcements/406188/bethany-rigbymining-the-skies/

#asmr #game

Breaking Pumpkin Blocks in Minecraft

Thirty minutes of rain from thirty games

> Stéphane

#blacklivesmatter #mickaelmoore

Michael Moore considère que le meilleur film de l’année est celui de Darnella Frazier, la jeune femme qui a filmé le policier étranglant Georges Floyd

Avant le début des Oscars, si vous me le permettez, en cette année de Reckoning, je veux honorer ce qui est vraiment et incontestablement le film le plus important de l’année. Il n’a duré que 8 minutes et 46 secondes. Il a été filmé par une jeune femme de 17 ans dans des circonstances atroces et courageuses. Elle s’est tenue sur un trottoir à Minneapolis, a parfaitement cadré son appareil photo et l’a maintenu stable pendant que le flic meurtrier regardait directement dans son objectif avec le regard d’acier et effrayant de "YOU’RE NEXT". Mais elle ne s’arrêterait pas. Et parce qu’elle ne l’a pas fait, le monde entier a vu ce que l’Amérique noire a vu pendant 400 ans. Et maintenant, nous savons que c’est un événement quotidien. Et pas seulement le meurtre de Noirs armés ou à genoux (lynchage), mais avec la pauvreté, la faim, des écoles horribles, des boulots de merde, des incarcérations de masse, pas de soins de santé – un meurtre quotidien de corps et d’esprit et d’espoir. Merci Darnella Frazier pour votre cadeau, pour avoir créé un moment de justice. Il y a beaucoup plus à faire, à coup sûr. Mais pour ce soir, en supposant que la plupart des membres de l’Académie soient d’accord, veuillez accepter cet Oscar virtuel pour votre film qui a ému des milliards de personnes. Un jour, j’espère vous remettre le vrai !

#Metaverse

Le terme “métaverse” devient tendance grâce aux millions des majors du net
Les créateurs de Second life pleurent, car l’idée est plutôt ancienne, mais revient depuis le film de Spielberg “Ready Player One", Facebook a relancé de son côté un projet un peu vieux, et qui avait connu un couac de communication en 2017.
En effet, Zuckerberg avait fait en octobre 2017 une démo de sa plateforme de réalité virtuelle en faisant du stream à Puerto Rico, qui venait d’être dévastée par un ouragan. Un multimilliardaire qui joue l’ubiquité parmi les ruines d’un pays, ça a fait un peu tiquer.

Mark Zuckerberg put on an Oculus Rift this afternoon and used Facebook’s new virtual reality platform, Facebook Spaces, to transport himself to Puerto Rico, the Moon, and his house. He broadcast the moment live on Facebook in what turned out to be a rather strange demo of a social platform that doesn’t have a clear use yet. In particular, Zuckerberg’s choice of locations emphasized just how odd it’ll be to watch other people in any sort of serious situation in virtual reality.

https://www.theverge.com/2017/10/9/16450346/zuckerberg-facebook-spaces-puerto-rico-virtual-reality-hurricane

En 2018, Boulet et Aseyn lance la série Bolchoï Arena, une série dans lequel un monde parallèle est ouvert à l’exploration (et l’exploitation) spatiale.

Évidemment, le métaverse le plus connu est Matrix, qui renverse dès 1999 la proposition : nous sommes déjà dans le métaverse pendant que notre corps travaille dans le monde réel.

#cryptomonnaies #NFT

L’économie du Salvador, le plus petit pays d’Amérique central, avec un peu plus de 6 millions d’habitants, est hautement dépendante des exportations et du secteur tertiaire. Il a adopté le dollar américain comme monnaie en 2001 en lieu et place de sa propre monnaie, le Colon.

L’économie du Salvador est dominée par 160 multimillionnaires, dont la fortune cumulée représente 21 milliards de dollars, soit 87 % du PIB du pays.
Le 7 septembre, le Bitcoin devient officiellement la monnaie du pays. Une des raisons avancées est la réduction des frais bancaires lors de transferts internationaux, qui enrichissent les banques. En effet, la diaspora salvadorienne est un soutien énorme à l’économie du pays. Cependant la décision a été prise sans consultation par l’actuel président, Nayib Bukele, considéré comme anti-système et jusque là apprécié de la population. De nombreuses manifestations ont eu lieu. L’état a déployé des fonds importants pour créer plus de 200 distributeurs et garantir le passage entre paiement local et le marché du Bitcoin.

La crainte de voir exploser l’économie mafieuse, et de voir le pouvoir d’achat des salvadoriens fluctuer au gré de la spéculation mondiale.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/07/le-bitcoin-devient-une-monnaie-legale-au-salvador_6093664_3210.html

Cryptomonnaies, bon exemple de l’articulation entre technologie et monde social
Toute technologie fait partie d’un agencement, d’une articulation avec des phénomènes sociaux et politiques, avec des groupes définis et des usages définis, qui sont en retour affectés les uns par les autres. Il n’y a pas de technologie "en soi".
Pour comprendre ceci, les cryptomonnaies sont un bon exemple à déployer.

Les cryptomonnnaies sont apparues il y a un peu plus d’une dizaine d’années - le bitcoin a été créé en 2009 - mais malgré les discours fracassants sur la “révolution” qu’elles représentent, elles sont inscrites dans l’histoire des monnaies en général.

Pour comprendre de quoi on parle, et pourquoi on associe cryptomonnaies et par exemple NFT, il faut raconter l’origine de la relation entre monnaie et blockchain.

La technologie : le blockchain
Pour démarrer l’aspect technique, il faut comprendre ce qu’est un hash en informatique.
Un hash est un ensemble de chiffre et de lettres produit par un script sur base d’une chaine de caractère qui lui est donnée.
Il s’agit de “l’empreinte” de cette chaine de caractère et pas sa conversion : un livre entier aura un hash de la même taille que celui d’un seul mot.

Hello, en md5 (un des standards de hash) aura comme résultat :

5d41402abc4b2a76b9719d911017c592

Le mot “Hello” en md5 donnera toujours cette chaine de caractère en sortie.

Il n’y a pas de conversion inverse possible : on ne peut pas retrouver “hello” en appliquant un algorithme sur le hash.
Les hash servent par exemple à crypter les mots de passe dans une base de donnée : lorsqu’on crée le mot de passe, c’est le hash de ce mot de passe qui est stocké dans la base de donnée. lorsqu’un utilisateur entre à nouveau son mot de passe, il est hashé puis comparé au hash de la base de donnée, et si les deux sont identiques, le mot de passe est le même. Ça évite de stocker le mot de passe lui-même.

Le hashage sur wikipedia
Une page web pour tester le hashage

Le principe des blockchain est que l’on stocke des informations, et chaque fois qu’une information est stockée, on lui additionne le hash de l’opération précédente, ce qui fait que le hash contient un morceau de l’historique des opérations. Ceci permet de vérifier que personne n’a modifié une des opérations dans la chaine. D’où le nom de blockchain.

D’autres principes sont au coeur du blockchain, comme le nonce, qui explique le mining, mais la base est ce système de hash, qui peut quasiment à lui seul garantir l’impossibilité de modifier un des blocs de la chaine sans qu’on puisse le remarquer.

Une vidéo sur les principes de base du blockchain

Economie et anthropologie : la monnaie
La monnaie est un moyen très ancien par lequel des groupes d’humains peuvent commercer entre eux. La monnaie a plusieurs rôles :
Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d’échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.

(Wikipedia)

La monnaie repose sur de la confiance : pour échanger quelque chose qui vous a demandé des heures de travail contre un objet quelconque (un bout de papier par exemple), il faut que vous puissiez être sûr que cet objet sera accepté par d’autres lors d’un prochain échange, tout de suite ou plus tard. La monnaie repose donc sur une autorité qui garantit cette confiance, la plupart du temps il s’agit d’institutions comme une banque et plus lointainement des états.

La confiance repose sur un grand nombre de paramètres sociaux, dont la taille des groupes. L’anthropologie s’est beaucoup penchée sur sa construction et les rituels qui permettent de la maintenir.
Si on perd confiance dans une monnaie, ou dans l’autorité qui la garantit, elle peut disparaître très rapidement.

Politique et informatique : anarchisme, anarcho-capitalisme, capitalisme
On vient de le pointer, les monnaies que nous employons au quotidien sont garanties par des institutions étatiques. Devoir s’appuyer sur un état pour garantir des échanges commerciaux a toujours été pour certains courants de pensée, typiquement anarchistes, un problème. L’état est perçu comme centralisateur et oppressif, un ennemi à abattre. En conséquence, pour abattre l’État, il faut pouvoir s’affranchir de son rôle central dans la gestion des échanges. Mais comment faire ? En créant ses propres institutions, certes, mais comment garantir qu’elles ne profiteront pas à leur tour du pouvoir qui leur sera conféré ?
C’est un des points sur lesquels beaucoup d’anarchistes ont buté. Si une autorité suffisamment puissante n’est pas créée, la taille de la communauté dans laquelle peuvent se faire les échanges sera réduite à un nombre d’individus se connaissant assez pour se faire confiance, ce qui est peu.

Contre-culture et geeks
C’est là que l’informatique et la culture de l’open-source va croiser les idéaux anarchistes. Dans les années 60, la contre-culture américaine identifie les pouvoirs en place sous le nom de complexe militaro-industriel, soit une collusion entre l’état, l’armée et les grandes entreprises de l’armement, un monstre froid qui protège ses propres intérêts tout en prétendant servir les peuples.
Pour beaucoup de militants de gauches et d’anarchistes, l’informatique et IBM, qui est en contrat continu avec l’état américain et l’armée depuis sa création en 1924, font objectivement partie de ce complexe, et est en train, par la puissance de calcul grandissante des ordinateurs, de se mettre hors de portée du contrôle des citoyens tout en se donnant des moyens nouveaux de les dominer.

Pour contrecarrer cette montée en puissance, de nombreux ingénieurs vont se consacrer à créer des lieux d’initiation à l’électronique et l’informatique, pour mettre à la portée du plus grand nombre des technologies qui ne quittaient pas les centre de recherche, et permettre à la population de comprendre les possibilités et dangers de ces machines abstraites.

Les computer clubs des années 70 seront reliés à la scène de la contreculture, et l’ordinateur personnel est le prolongement de cette obsession pour la diffusion du savoir informatique et des ordinateurs pour qu’il échappe au seul contrôle des élites.

L’open source est lui aussi l’enfant de cette histoire, ainsi qu’une bonne partie des innovations liées à la décentralisation et le travail en réseau des ordinateurs.

Voir une vidéo de 2009 sur la différence entre système centralisé et décentralisé par Benjamin Bayart, de la quadrature du net.

Napster versus bittorrent
Napster est un service de partage pair à pair créé en 1999 par Shawn Fanning, John Fanning et Sean Parker, qui permettait de chercher et télécharger des fichiers stockés par les utilisateurs eux-mêmes. Démarré comme un service entre potes, le système devient populaire en quelques mois et l’industrie du disque, affolée, va briser Napster à coup de procès.
Napster a été juridiquement condamné pour l’hébergement d’une base de donnée des morceaux hébergés par chaque utilisateur, nécessaire pour la recherche de morceaux.

Shawn Fanning avec un T-shirt Mettalica

Lorsque le service a été fermé (Napster va légaliser ses activités), des développeurs vont presqu’immédiatement contre-attaquer avec la technologie Bittorrent, qui fonctionne sans base de donnée centrale, et qui est toujours utilisée aujourd’hui. C’est que bittorrent est un protocole et pas un logiciel.
Au coeur de Bittorrent il y bien l’idée d’une décentralisation qui permet la construction d’une base énorme de données sans que personne ne soit au centre. Si un des membres de la communauté se retire, la structure n’est pas impactée.

Ceci n’est qu’un exemple des infrastructures décentralisées qui ont été pensées avec internet, qui est lui-même un réseau décentralisé. Cette pensée est une des briques technologique du blockchain, et pensée pour résister aux tentatives de prise de contrôle par une autorité malveillante.

Algorithmiser la confiance
Les cryptomonnaies s’appuient donc sur un ensemble de briques technologiques (décentralisation et hash) appuyées sur une pensée anarchiste anti-centralisatrice qui a investi l’économie pour dépasser le problème de la confiance.
Les cryptomonnaies sont donc une tentatives d’algorithmiser la confiance, notamment pour étendre celle-ci à l’échelle planétaire.
Mais en apportant une réponse technologique a un problème anthropologique, elles ne peuvent que rater leur cible. Elles produisent dans la foulée d’autres problèmes.

Impacts délétères des cryptomonnaies
Minage et impact écologique
Les cryptomonnaies fonctionnent en dupliquant les blocs d’infos sur différents serveurs, et en gardant des traces de toutes les transactions. Pour rendre le service d’hébergement attractif (plus il y a d’hébergement des données, plus le système est sûr) il est accompagné d’une récompense en monnaie, via le minage. L’information s’accumule et enfle constamment, et plus une cryptomonnaie est populaire, plus ses informations sont dupliquées. Certains observateurs ont émis des doutes sur la compatibilité de ce système de stockage et l’écologie.
De plus, la dématérialisation de ces monnaies va de pair avec un fantasme sur la croissance infinie déjà présente dans l’économie traditionnelle.

Économie volatile
Le bitcoin n’est adossé à aucun système de régulation qui fixe sa valeur par rapport aux biens ou services échangés, ni par rapport aux autres monnaies. Il en résulte une potentielle volatilité, c’est a dire des fluctuations rapide qui peuvent vous rendre riche à pauvre très rapidement.

Spéculation et exploitation
Les fluctuations rendent ces monnaies attirantes pour les spéculateurs, qui peuvent jouer sur des paris à la hausse ou la baisse de la monnaie et opérer des transactions rapides, ce qui ajoute à la volatilité de ces monnaies

Arnaques diverses
Aucun système d’échange ne protège de se faire voler de la monnaie, ni de recevoir l’objet ou le service payé. Les cryptomonnaies sont faites pour échanger dans un monde globalisé, les arnaques peuvent donc s’opérer de n’importe où.
Des scandales multiples ont émaillé la vie courte des cryptomonnaies : faillites frauduleuses, pyramide de Ponzi, etc.

Exemple récent : Cinq Belges sont sous les verrous pour une suspicion d’arnaque à la cryptomonnaie vitae. Un exemple éclatant du nombre croissant de dossiers judiciaires liés aux cryptodevises dans le pays.
Sur le site de L’echo

Vie et mort des cryptomonnaies
Il existe plus de 6000 cryptomonnaies dans le monde actuellement, certaines ont disparu faute de confiance, et quelques utilisateurs et spéculateurs ont perdu de l’argent dans l’aventure.
(liste de 6319 monnaies sur ce site d’investissement)

#NFT

Cette année on a vu fleurir des articles et anecdotes rigolotes autour du NFT, un système permettant au final de vendre des oeuvres numériques comme des images jpg, des gif animés. En fait, la continuation du certificat d’authenticité qui existe déjà dans le monde de l’art.

NFT est l’acronyme de non-fujible token, soit Jeton non fongible. Waow, qu’est ce que c’est que ce truc ?

Un bien fongible ou bien de genre est un bien qui se caractérise par son appartenance à un genre ou à une espèce et non par une identité propre. Une pièce d’un euros peu être remplacée par une autre pièce d’un euro, par exemple.

Non fongible veut donc dire "qui ne peut être remplacé". Du coup, c’est un certificat d’authenticité. Comme il en existe depuis un paquet de temps en art. Rien de nouveau donc, sauf qu’ici le "token" est censé être un certificat digital, infalsifiable car basé sur un algorithme.

Cette technique a permis de faire revenir la notion d’authenticité dans le domaine du numérique (et pas seulement l’art numérique) et donc de vendre sur le marché des données aussi immatérielles qu’un fichier jpg. En informatique, la duplication des données est au coeur même du processus de traitement, et l’internet est lui même un gigantesque système de duplication, mais la tentation de créer de l’unique a été trop forte. La principale plateforme d’achat et de vente de NFT s’appelle d’ailleurs Rarible.

Les NFT sont devenu un marché, avec des sites de vente, des plateformes d’investissement, des producteurs cyniques ou de bonne foi, avec des anecdotes par milliers en un temps très court. La peinture à l’huile sur support mobile (le tableau, quoi) a eu le même genre d’effet au 16e siècle.

Chris Torres, le créateur du Nyan Cat, a retravaillé son gif animé et l’a mis en vente sur la crypto art platform Foundation en février 2021, vendu presque 600.000 dollars.
Le patron de Twitter a de son côté vendu le premier Tweet en NFT.

La fétichisation de l’originale est plutôt un concept étrange dans le domaine de l’informatique, où la duplication et la diffraction de l’information est constitutive de la technologie. Le NFT est donc un moyen de l’ordre de la magie de créer de l’authenticité.

Par Stéphane Noël, Lucille Calmel, 19 septembre 2021