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Cultures numériques

Cours de Bachelor 1

Du cul au catch !

Clara Mounoud, Eve Larue, Marion Humbert, Mahaut Lambrechts.

Lors du Workshop « Pen up pen down », nous avons travaillé sur l’écriture à travers l’ordinateur. Nous avons réfléchi au codage permettant à un utilisateur de « parler ordinateur » et ce faisant de diriger un ordre précis comme l’écriture d’une certaine typographie. Dans ce compte rendu, nous allons dans un premier temps revenir sur notre démarche et sur les différentes étapes par lequel nous sommes passées dans notre réflexion. Dans un deuxième temps nous expliquerons les facilités et les difficultés de cette expérience commune. Nous terminerons par une brève conclusion.

Invention du code et choix de son unité

Suite à la consigne qui était de former des lettres avec notre corps dans l’espace et d’inventer un code pour y parvenir, nous avons décidé de nous déplacer au sol en utilisant comme unité un postérieur. Une personne seule s’assoit et redessine la lettre en traînant ses fesses au sol, prenant la place d’un stylo. Nous sommes partis sur l’écriture de trois lettres : C, U et L. Nous avons ainsi joué sur le rapport entre l’utilisation du corps et les lettres choisies.

Pour l’écriture du code, nous nous sommes basées sur le code utilisé pour logo. Puis nous avons apporté des modifications simples comme des abréviations de mots ou encore par l’utilisation de signes qui nous paraissaient illustratifs de notre intention.

Introduction d’une variable dans notre code

Nous avons donc d’abord commencé par envisager un code qui nous permette de jouer avec le corps et le mot écrit. Ensuite nous avons réfléchi à un code qui intègre notre corps dans la performance. Ainsi, pour intégrer un variable, nous avons décidé que l’exécution du code serait interprété par deux personnes en équilibre dos à dos. Ces deux personnes avanceraient ensemble dans l’espace pour écrire sur le sol la lettre dictée. Elles avancent de profil, comme si elles représentaient les bords de la lettre ou les deux pointes d’une plume. Le fait de les placer dos à dos en contre-poids crée dans un premier temps une proximité et une entre aide nécessaire à l’équilibre du duo.
Pour varier l’épaisseur des lettres, le code dicte un écart plus ou moins grand entre les pieds des deux personnes, variant ainsi l’épaisseur de la lettre. Ceci peut aussi engendrait un déséquilibre soulignant le besoin de l’autre pour ne pas tomber.

Traduction digitale de notre code

La troisième étape de notre travail a consisté à traduire digitalement l’interprétation des nos trois lettres par le corps. Notre but était de garder cette idée de mouvement du corps humain c’est pourquoi on a pensé à faire la traduction de notre code via des jeux vidéos qui contiennent des personnages qu’on peut articuler. On a essayé plusieurs jeux de sports (trampoline, badminton, catch). Le premier jeu que nous avons essayé était un jeu de trampoline dans lequel il fallait faire en sorte que le personnage fasse les figures demandées par le jeu. C’est le jeu qui a le moins fonctionné. D’abord parce qu’on perdait très vite puisqu’on ne respectait pas du tout les figures demandées par le jeu, du coup on manquait de temps pour réaliser nos lettres. Mais surtout, le jeu ne nous permettait pas d’introduire tous les aspects de notre code. Mais dans les deux autres jeux que nous avons expérimentés, à savoir les jeux de badminton et de catch, nous avions plus de temps et plus de possibilités pour intégrer tous les aspects de notre code.

Conclusion

Lors de ce travail, nous avons fait face à certaines difficultés. Certaines petites erreurs, comme l’échelle ou l’oubli de marquer le début et la fin du mouvement, ont pu rapidement être réglées. D’autres ont été plus complexes à gérer. Par exemple, lors de l’arrivée de la variable, nos corps n’avaient plus la même position. L’arrivée d’un deuxième corps nous a obligées de penser en « paire » les ordres qui nous étaient communiqués. Il nous a aussi poussées à changer notre position : nous n’étions plus de face, mais de côté par rapport à la trajectoire du trait. Cette coordination de deux corps a complexifié notre code et la compréhension de ce dernier : aller vers l’avant ne va plus de soi. 
Certaines erreurs de codage ont été aussi complexes à gérer : nous ne comprenions pas toutes le langage de la même façon. Cet exercice nous a appris à dialoguer. Nous nous sommes rendues compte que nous réfléchissions différemment : ce qui semblait logique pour certaines ne l’était pas pour d’autres.
Heureusement, les discussions dans le groupe furent faciles et sans grande tension. Ces échanges nous permirent d’avancer et de nous questionner l’une l’autre sur cette vision du code. 
L’exercice nous a ainsi fait prendre conscience de la position de notre corps dans l’espace et de notre rapport au corps de l’autre. Il nous a appris à penser de manière logique des problèmes ( à priori) simple comme la manière d’exprimer la création d’une courbe. 

Par , 7 novembre 2017