Vos actions : Créer un document, voir la page générale.

Cultures numériques

Cours de Bachelor 1

Genèse du mème.

Au commencement, Dieu créa les hommes et l’internet.
Le web était informe et vide, il y avait des ténèbres à la surface de la toile.
Et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des réseaux.
Dieu dit : « Que les mèmes soient » et les mèmes furent.
Dieu vit que les mèmes étaient bons et Dieu sépara les mèmes d’avec les ténèbres.
Dieu appela les mèmes « jour » et les ténèbres « nuit »
Ainsi, il y eut un workshop, ce fut la première génération de mèmes.

Première Génération

Mon premier mème est le mème ergien. La phrase que j’ai entendu le plus à l’ERG étant « Vous devez vous réapproprier la matière », j’ai donc tout naturellement créé mon mème sur base de cette phrase. Il s’agit d’une phrase répliquée par un certain nombre de mes profs depuis la rentrée. Cela se rapprochait de l’idée de diffusion du mème, car il s’agit de quelque chose dit par une personne, répétée et partagée par d’autres. Je trouvais également ironique de devoir me réapproprier quelque chose que je ne connaissais pas encore.
L’image utilisée est couramment retrouvée sur internet, étant un mème connu.
Il s’agit de « persian cat room guardian ». J’ai choisi ce chat pour son attitude qui représentait bien ma réaction intérieure lorsque j’entendais la phrase.

Le second mème est celui contenant le message à caractère politique.
Il s’agit de se moquer de Donald Trump, célèbre pour nier le problème du réchauffement climatique et l’impact de celui-ci sur la planète. Une assemblée de représentants politiques l’entoure, matérialisant les preuves du réchauffement climatique. On a alors une opposition, Trump semblant croiser les bras tel un enfant boudeur, ne voulant rien écouter.
Je critique ici Donald Trump en personne mais aussi tous ceux qui nient le réchauffement climatique où ne font rien pour lutter contre, préférant chercher des excuses ou tourner cela en dérision.
Étant sensible à l’écologie, j’ai trouvé intéressant de consacrer mon mème politique à cette cause.
L’image provient d’une application génératrice de mèmes et s’appelle « Merkel vs Trump at G7 ». Le texte illustre le genre de réplique typique de Trump, tournant le sujet en dérision plutôt que de prendre ses responsabilités.

Mon troisième mème est parodique, ou plutôt humoristique.
L’image est une photo de son chat, envoyée par un ami. J’ai trouvé l’image drôle en elle-même et qu’elle se prêtait bien aux mèmes. J’en ai fait un premier avec un texte souvent utilisé dans des mèmes, écrit en « kikoo du web ».


Chat littéralement écrasé par la vie (cette cuillère.)

Je l’aimais tellement que j’en ai fait plusieurs versions :


Deuxième Génération

Cette première génération conçue, Dieu dit à nouveau :
« Qu’il y ait une étendue entre les mèmes et qu’elle sépare la première de la deuxième génération. »
Et cela fut ainsi.
La deuxième génération émerge d’une évolution de la première. Je devais reprendre des mèmes créés par d’autres et les modifier. En effet, c’est sur ce mode opératoire que le mème se repend le mieux : lorsqu’il est modifié par d’autres. On garde alors soit le texte soit l’image et on modifie l’autre paramètre pour qu’il soit plus pertinent avec notre sensibilité. En découle une série de mèmes « mutés » qui n’ont plus en commun que leur image de fond ou leur texte, tandis que le message a changé.

Ce mème s’inspire de celui-ci :

J’ai repris la phrase, qui est une phrase devenue culte. J’ai changé l’image en lui attribuant un smiley qui n’existe pas, que j’ai fait moi-même. Il représente assez bien le « visage de la friendzone », voulant rester souriant malgré le refus.

Ce mème ne s’inspire pas d’un mème trouvé sur le serveur de l’Erg, mais d’un gif envoyé par mon copain. J’ai donc créé le mien sur base de celui-ci.

Il s’agit d’un montage photo, le fond animé est un gif sur lequel j’ai placé l’image de ce chat à l’air dominant et jugeant les gens.
Il en résulte un chat semblant sortir de l’enfer, près à juger n’importe quel acte humain d’un simple regard.
Le mot « Pathetic. » vient appuyer la réaction du jugement du chat.

Troisième Génération

Dieu dit : « Faisons la 3e génération à l’image de la deuxième, selon sa ressemblance et qu’il domine sur tout l’internet ». Et cela fut ainsi.

Le mème original :

Ce 1er mème de la 3e génération emprunte la phrase et la réplique de ma prof d’histoire de l’art, qui insiste fortement pour qu’on retienne la porte pour ne pas que celle-ci claque. Je l’imagine donc hurlant la réplique.

Au départ, il s’agit d’une « image 3D » provenant de Facebook.
J’ai juste gardé l’image sous un format classique car je la trouvais drôle et mignonne, mais sans vouloir en faire un même.
C’est ensuite en tombant sur le mème ci-dessous que m’est venue l’idée de l’utiliser pour la 3e génération.
On distingue assez bien les petites dents blanches du chat, qui m’ont fait pensé à une pub pour du dentifrice, mais avec une version féline.

J’ai donc repris le texte et sa disposition en changeant l’image.

Conclusion

Pour moi, les mèmes s’approchent plus de la narration que de la création graphique.
Détourné de sa forme première, le mème peut devenir un nouvel objet graphique car il utilise des codes récurrents qui permettent de le reconnaître : généralement, une image de la « pop culture » et un texte en typo Impact. Mais dans son fond, il reste du ressort humoristique.

Les mèmes permettent d’aborder tous types de sujets : politiques, sociaux, d’actualité, culturels, etc. Dans certains cas, cela permet d’appuyer sur un sujet plus grave ou sensible.
Par exemple, à la suite de ma visite au Bozar, j’ai découvert l’artiste Chris Marker.
Dans les années 90, ce réalisateur créait déjà une forme de mème, dans le but de commenter régulièrement l’actualité, toujours dans l’esprit de détournement et d’humour que l’on retrouvera plus tard dans les mèmes actuels.

Ses détournements caricaturaient, par exemple, la politique belge.

La phrase « Une image vaut 1000 mots » est applicable pour le mème et lui permet de toucher un public bien plus large. Malgré cela, le mème sert plus à faire passer un message ou porter un regard sur une idée que de se considérer comme un élément graphique ou esthétique.
Le mème est, par nature, en constante évolution. En effet, sa forme graphique simple permet de le modifier rapidement et de le diffuser sur les réseaux sociaux, ce qui lui assure une visibilité, une lecture et surtout une appropriation tout aussi rapide.
Chacun modifie le mème selon son humour et son rapport à l’actualité ou à la culture et provoque ainsi la mutation du mème et donc sa survie.

J’ai eu du mal à entrer dans le projet car pour moi, le mème est une blague. Il se doit d’être amusant et peut même se permettre un humour plus grinçant.
J’ai donc eu pas mal de difficultés car il s’agissait de faire une blague sur demande qui perdait de sa valeur et de son efficacité. Le mème est initialement spontané et il se retrouve forcé.

Le mot de la fin.

Dieu bénit les mèmes et il les sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre.
Voici les origines des mèmes de toutes générations, quand ils furent créés.


Chloé Doppagne.

Par Groupe mème pas mal, 22 novembre 2018