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Cultures numériques

Cours de Bachelor 1

Séance d’introduction aux workshops

avec Stéphane Noël et lucille calmel

Une présentation des 3 workshops signer avec l’invisible et des 3 artistes invité.es du Q2 :
— Constellation d’imaginaires spatiaux, de Louise Charlier avec lucille calmel
— Que(e)rying Wikidata, un croisement entre algorithmes et végétaux, de An Mertens avec Stéphane Noël
— Zoocène, collaborations animaux-machines, de Clyde Lepage avec Ludi Loiseau

Pour cette session de workshops au second quadrimestre en culture numériques à l’erg, nous souhaitons explorer via des traités, chartes, lois, cartes et cartographies,,, des invisibles, qu’ils soient liés :

— au spatial, via la recherche fresh fnrs de l’artiste-chercheuse Louise Charlier qui propose de repenser l’histoire spatiale contemporaine, ses agences,,, en posant sur un même pied d’égalité des évènements historiques, fictifs, des œuvres d’artistes ou encore des performances spatiales
https://louisecharlier.hotglue.me/

— au végétal, via les travaux d’Anaïs Berck, un collectif entre des humain.es, des algorithmes et des arbres
https://www.anaisberck.be/about-anais-berck/

— à la recherche FRArt fnrs l’animal que donc je suis (art de la performance & animaux) de Clyde Lepage autour des relations interespèces, dont les relations animaux-machines
http://website.art-recherche.be/fr/database/COL.PROJ.7/COL.SEQ.87

PLANNING GÉNÉRAL

lundi 13 février
15h>18h / salles 1p08, 1p09, 1p10
démarrage de chacun des 3 workshops axé sur les textualités afférentes :
1_ un traité international de l’espace
2_ Une lecture végétale de Wikidata
3_ une charte de collaborations interespèces

Lundi 20 février
— 15h>15h55 toustes / audi= Zoocène, conférence de Clyde Lepage, et échanges
— 16h>18h workshops / salles 1p : constitution de sous-groupes pour amorces de projets

Lundi 13 mars
— 15h>15h55 / audi= conférence de An Mertens, et échanges
— 16h>18h workshops / salles 1p : développement des concepts & formes des projets en sous-groupes

Lundi 20 mars 15h>18h / salles 1p
— 15h>15h55 / audi= conférence de Louise Charlier, et échanges
— 16h>18h workshops : finalisation des projets en sous-groupes

Lundi 27 mars 15h>17h / salles 1p
monstration de tous les projets des sous-groupes à toustes les participant.es des 3 workshops

Documents montrés/évoqués

Inanimate species, Joana Moll, 2022
(Puces électroniques et biodiversité des insectes)
Un projet par Joana Moll, avec la collaboration de Jonathan M. Ledgard et Alex Richter-Boix.
En 1971, un groupe d’ingénieurs masculins a conçu le premier microprocesseur commercial de l’histoire, Intel 4004. Cet événement a marqué un moment décisif dans l’histoire récente, car pour la première fois il a été possible de traduire l’intelligence en un objet inanimé, ce qui a ouvert une nouvelle ère. dans le développement technologique et l’émergence d’un nouvel imaginaire technocapitaliste. Fait intéressant, alors que l’humanité a commencé un processus sans fin basé sur le perfectionnement et l’augmentation de la puissance de cette nouvelle intelligence artificielle, la faune de la planète a commencé à s’éteindre à un rythme exorbitant.
Inanimate Species, se propose d’exposer les liens entre l’explosion du technocapitalisme, l’accélération du changement climatique et le déclin des écosystèmes essentiels qui en résulte.
http://www.janavirgin.com/INANIMATESPECIES/inanimate_works.html

Woodworm de Zimoun, 2009
(Manifester la présence d’insectes invisibles)
Dans 25 woodworms, l’artiste sonore Zimoun capte les sons émis par 25 vers à bois enfermés dans un morceau d’écorce. Par l’intermédiaire d’un dispositif simple, un microphone placé au-dessus de l’écorce, l’artiste rend audible à l’oreille humaine l’invisible présence du vivant.
Le son produit semble suivre sa propre logique d’essaim, mais ce n’est qu’une apparence car il est en réalité aléatoire. Seuls les animaux comme les termites ou les fourmis poursuivent leur propre logique et les vers de bois n’adoptent pas ce comportement. Chacun émet une séquence sonore unique qui naît purement de l’instant. Dans 25 woodworms, une vingtaine d’individualités s’expriment à nous.
https://vimeo.com/6191050
https://www.zimoun.net/sculptures/

World brain, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, 2013
(Ressusciter des pensées panthéistes avec le web)
World Brain suit les pérégrinations d’un groupe de chercheureuses qui tente de survivre dans la forêt avec Wikipédia. Au contraire des rêves de déconnexion, iels quittent tout, sauf la connexion. Iels utilisent la forêt comme une manière de se relier au réseau… World Brain propose une excursion à travers différentes formes de folklore de l’internet comme un mythe : data centers, magnétisme animal, la vie intérieure des rats, la connexion des chatons et des pierres dans la Noosphère. Le film détourne les codes de la restitution documentaire ou de la fiction, pour osciller entre l’expérience onirique et la simulation. L’émergence d’un réseau numérique mondial fondé sur la réduction absolue du vivant en données pose la question du lien social et politique à venir. La socialité en réseau n’est-elle pas condamnée à la pulvérisation ? Dans un monde totalement numérisé, l’être humain lui-même n’en est-il pas remis au statut d’hypothèse ? N’y a-t-il pas un paradoxe entre la nature fragmentaire des données et la politique du lien que prônent les adeptes de la connexion globale ? L’hypothèse qui se dessine dans le projet World Brain n’est ni le réseau, ni son expansion que l’on sait inévitable, mais l’humanité elle-même.
https://www.youtube.com/watch?v=moy2Qja_zCE

Biopresence, de Georg Tremmel and Shiho Fukuhara, 2005
(créer une continuité humaine dans le végétal)
Biopresence aborde l’impact des biotechnologies sur la société et la perception humaine de ces changements à venir.
La bioprésence crée des arbres à ADN humain en transcodant l’essence d’un être humain dans l’ADN d’un arbre afin de créer des « mémoriaux vivants » ou des « pierres tombales transgéniques ». Biopresence collabore avec le scientifique et artiste Joe Davis sur son algorithme DNA Manifold, qui permet le transcodage et l’entrelacement d’ADN humains et d’arbres. La méthode Manifold est basée sur les mutations silencieuses naturelles des triplets de base, cela signifie qu’il est possible de stocker des informations sans affecter les gènes de l’arbre résultant. Bioprésence Les arbres à ADN humain ne modifient pas les gènes d’un organisme. Ce ne sont donc pas des organismes génétiquement modifiés (OGM).
Biopresence présente les développements actuels de ses recherches et invite le public à explorer les enjeux proposés et à envisager les futurs possibles.
https://bcl.io/biopresence

One Tree ID − How To Become A Tree For Another Tree
(un parfum qui nous connecte avec des arbres)
https://www.kikk.be/fr/kikk-for-all-fr/kikk-in-town-all-fr/agnes-meyer-brandis
​​https://youtu.be/xZLYHnB_xhE

Anna Ridler - Mosaic Virus, 2018
(assembler des pensées autour du végétal et du capitalisme)
Mosaic Virus (2018) et Mosaic Virus (2019) sont une série d’œuvres qui rassemblent des idées sur le capitalisme, la valeur et l’effondrement à différents moments de l’histoire. Le premier est une pièce d’image en mouvement sur un seul écran affichant une grille de tulipes en fleurs en constante évolution ; ce dernier une installation vidéo à trois écrans, chaque écran montrant une seule tulipe. Dans les deux pièces, les tulipes sont contrôlées par le prix du bitcoin, changeant au fil du temps pour montrer comment le marché fluctue et rendant ce lien explicite. La Tulipmania était un phénomène du 17e siècle qui a vu le prix des bulbes de tulipes monter et s’effondrer : au sommet, il atteignait le même prix qu’une maison de ville d’Amsterdam avant de tomber au prix d’un oignon. Il est souvent présenté comme un exemple de l’un des premiers cas enregistrés d’une bulle spéculative, et de solides parallèles peuvent être établis avec la spéculation en cours autour des crypto-monnaies. Il existe un lien économique évident entre les deux systèmes - les deux sont souvent décrits comme des frénésies instables - mais pour moi, cette association va au-delà de la façon dont les prix des deux se comportent sur un graphique.
https://vimeo.com/399861718

AILANTHUS ALTISSIMA, Simon Boudvin, 2021
(Identifier des individus végétaux dans l’espace de la ville)
Inutile, libre, grand, généreux. Ce sont ces traits de l’ailante(樗 – Ailanthus altissima) que Zhuangzi évoquait pour illustrer sa philosophie Tao. Aujourd’hui, ces mêmes caractères sont reprochés aux spécimens de cette espèce qui évolue dans les régions tempérées de tous les continents. Simon Boudvin a suivi le développement d’une population d’ailantes pendant dix ans sur un territoire de l’Est parisien, entre les communes de Bagnolet et Montreuil. Il partage ici un extrait de son relevé photographique, complété par le récit de l’histoire, des voyages, de l’intégration et du rejet de l’ailante dans nos sciences et cultures. Cette monographie située interroge notre capacité à accueillir l’apparition d’une forme de vie spontanée et à relâcher notre maîtrise exclusive sur l’espace de nos villes.
https://editions-b42.com/produit/ailanthus-altissima/

The endless forest, Tale of tales, 2005
The Endless Forest est un jeu en ligne multijoueur (créé en 2005) et un économiseur d’écran social, un lieu virtuel où vous pouvez jouer avec vos amis. Lorsque votre ordinateur se met en veille, vous apparaissez comme un cerf dans cet endroit magique. Il n’y a pas d’objectifs à atteindre ni de règles à suivre. Il suffit de courir à travers la forêt et de voir ce qui se passe.
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Endless_Forest
https://tale-of-tales.com/TheEndlessForest/index.html

The Moonwalk Machine - Selena’s Step (2013)
SITE WEB DE L’ŒUVRE http://sputniko.com/?p=5532543
Près d’un demi-siècle s’est écoulé depuis qu’Apollo 11 a effectué le premier alunissage de l’homme dans l’histoire, mais aucun pas féminin n’a encore été fait sur la lune. "The Moonwalk Machine - Selena’s Step" déroule l’histoire de la protagoniste Selena, une fille férue de sciences, qui invente un rover lunaire équipé de talons hauts dans l’espoir de laisser ses traces sur la surface de la lune. L’installation comprend une image de la super héroïne "Lunar Girl", que Selena rêve de devenir, ainsi que le véritable rover lunaire. La machine a été réalisée grâce aux informations fournies par les ingénieur.es et les spécialistes du Johnson Space Center de la NASA à Houston. Elle est conçue de manière à ce que les marques des talons hauts soient fermement laissées sur la surface de la lune. Fidèle au mot "sci-fi", l’œuvre incarne un mélange de science et de fiction, mais l’inspiration est en fait venue d’une scientifique amateure, une jeune fille de 13 ans, qui a réussi à lancer dans la stratosphère une poupée Hello Kitty à bord d’un ballon en caoutchouc. On peut penser que le prochain "pas de géant pour l’humanité" sera peut-être réalisé dans un avenir pas si lointain, non pas dans le but de gagner la course à l’espace, mais pour réaliser un souhait personnel et romantique.
clip https://youtu.be/6P1uFNdKdQA

entretien avec Tomás Saraceno
artiste de renommée mondiale pour parler de l’architecture des bâtiments volants, des toiles d’araignée et des ballons solaires.
site de l’artiste http://www.tomassaraceno.com/
entretien https://youtu.be/61fybvkZiDE

Daniela de Paulis, COGITO in Space, COGITO in Space
experiential performance, 2013-ongoing

projet https://danieladepaulis.com/project/cogito-in-space/
COGITO in Space est un projet artistique interdisciplinaire qui spécule sur les possibilités créatives et philosophiques de l’exploration du cosmos par l’esprit.
Le projet permet aux participant.es d’envoyer leur activité cérébrale dans l’espace, comme une action symbolique pour faire passer la conscience d’une perspective centrée sur la Terre à une perspective à l’échelle du Cosmos.
COGITO in Space a été développé en collaboration avec Frank White, auteur de The Overview Effect : Space Exploration and Human Evolution, un livre essentiel qui explore le changement de vision du monde vécu par les astronautes lorsqu’iels voient la Terre depuis l’espace et dans l’espace.
Dans le cadre de COGITO in Space, un laboratoire cérébral a été installé à l’intérieur de la cabine du radiotélescope de Dwingeloo, aux Pays-Bas, pour être utilisé par les visiteureuses qui souhaitent envoyer leur activité cérébrale dans l’espace, tout en faisant l’expérience d’une vidéo en réalité virtuelle (VR). La vidéo a été créée spécialement pour le projet et s’inspire de l’effet de synthèse. Chaque visiteureuse est préparé.e à l’expérience par trois neuroscientifiques, à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG) très sensible et d’un logiciel développé pour le projet, qui permet aux neuroscientifiques d’enregistrer le flux de conscience pendant que les participant.es regardent la vidéo en RV.
L’activité cérébrale est traduite en son et transmise dans l’espace en temps réel sur une large portion du ciel, sans cible spécifique, mettant en évidence la rotation de la Terre et notre place dans le cosmos pendant que l’expérience se déroule. Avant d’entrer dans la cabine et de transmettre leur activité cérébrale dans l’espace, les visiteureuses sont guidé.es par un.e scientifique planétaire pour explorer les environs des installations scientifiques et découvrir la diversité animale et botanique du parc national du Dwingeldverveld.
La visite naturaliste est basée sur les notions de la Grande Histoire et vise à inspirer aux visiteureuses un sentiment plus fort de connexion avec l’habitat de la Terre, avant qu’iels ne quittent symboliquement la planète. COGITO in Space est un projet collaboratif et le résultat de six années de recherche au radiotélescope de Dwingeloo. Le projet est complexe sur le plan conceptuel, mais l’idée principale qui le sous-tend est de créer une connexion entre l’esprit de la personne spectatrice et son idée de l’"univers".
Alors que la cosmologie progresse dans la découverte de l’univers, le rôle de l’esprit dans l’interprétation de l’image de la "réalité" reste largement inconnu. La façon dont notre esprit fonctionne pourrait être fondamentale pour comprendre l’univers, l’effet miroir entre l’esprit et la matière pourrait être essentiel pour comprendre notre notion unique - et peut-être arbitraire - de l’univers et de notre vie en son sein.

Eagle steals camera near crocodile meat trap, 2013
Les rangers des Kimberley, en Australie occidentale, affirment qu’il semblerait qu’une caméra à détecteur de mouvement qu’iels ont récemment perdue dans la région ait été volée par un aigle...
https://youtu.be/qJCedFwrVqk

Talking bird activates Siri on the iPhone by saying "Hey Siri", 2016
Kiwi, une perruche de deux ans, m’a entendu.e dire "Hey Siri" de nombreuses fois dans la maison. Je ne lui ai jamais enseigné cela intentionnellement, mais nous avons fini par l’entendre dire "Hey Siri" au hasard. Plus tard, nous avons commencé à l’entendre également imiter le carillon qui se produit après avoir dit "Hey Siri" et laissé Siri répondre. Ce soir, je l’ai surpris.e en train de l’activer tout.e seul.e. Je suppose que le registre de sa voix en imitation de la mienne est suffisamment proche pour que Siri l’active. Désespérant de lae prendre en photo, j’ai enregistré 6 minutes de sa conversation avec l’iPhone. Et voilà, iel a de nouveau activé Siri ! Juste avant, on peut l’entendre dire "Je m’appelle Kiwi, je suis une perruche !"
https://youtu.be/7gFa5cBiVpk

Par Stéphane Noël, 2 octobre 2023